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Enregistré le 25 mai 2010 au Musée du Saut du Tarn (1, 2) et dans le Lac de Rasisse (3, 4, 5 & 6) & le 26 mai 2010 à la Commanderie de Vaour (7, 8 & 9)
Mixage Nicolas Carrière & Heddy Boubaker au studio 30bis, Lavaur
Mastering Nicolas Carrière au studio GMEA, Albi
Formé par l'écoute de : Varese, Elvin Jones, Lê Quan Ninh, Tati, Barre Phillips, John Cage, Jack Dejohnette, Tex Avery, Cecil Taylor, Bach, Jackson Pollock, Sunny Murray, Jimmy Lyons, Marcel Duchamp, John Coltrane, Louis De Funes, Prince, Led Zeppelin, Alain Lestié, Jabo Stark, Michel Doneda, Miles Davis, Jean Sabrier…
Pratique la pêche en mer et passionné par la conception le détournement et la conception de batterie et percussions hybrides. Fonde et dirige le Centre d'Improvisation Libre à Bordeaux.
Divers groupes et orchestres jazz et freejazz : Big fun, Machine_Gun avec Sébastien Capazza (tsax), Ludovick Thomas (asax), Julien Perrugini (contrebasse) et Gianni Caserotto (guitare).
Batteur / percussioniste pour l'improvisation libre en diverses formations et actuellement : trio de batteries avec Didier Lasserre et Edward Perraud, trio WPB3 avec Nusch Werchowska (p) & Heddy Boubaker (sax) ainsi que X_Brane avec Bertrand Gauguet (sax) et Jean-Sébastien Mariage (guitare électrique), duo avec Xabi Hayet (contrebasse), trio Hohot avec Jean-Baptiste Perez (sax soprano) et Nicolas Talbot (contrebasse), trio avec jean-Luc Petit (sax ténor) et Hayet etc.
Improvisation avec la danse avec Ly Thanh Tiên (action et poésie), Camille Escudero.
Rencontres et concerts avec Barre Philipps (contrebasse), Martine Altenburger (violoncelle), Michel Doneda (saxophone soprano), David Chiesa (contrebasse), Laurent Charles (tsax), Fabrice Charles (tromb), Daunik Lazro (asax, bsax), Bertrand Denzler (tsax), Jérôme Noetinger (élect-acoust), Tatsuya Nakatami (dr), John Russell (g), Michael Jeffrey Stevens (piano) Jesus Aured (accordéon), Frédéric Blondy (piano), Sébastien Lespinasse (poésie «sonore»), Guillaume Viltard (contrebasse) Nicolas Talbot (contrebasse)…
Chaque objet est une oeuvre d'art unique. La "couverture" pour cette série consiste en une sélection de petits objets, de photos, de collages etc incrustés dans un disque en résine transparente de diamètre 13,5 cm et 2 cm d'épaisseur environ.
Il y a 300 CDs au total.
Le format du CD est du CD Audio (pas du CD-R).
Le tarif de cet objet magnifique est de 30 ridicules petits euros (~48 CAD...) + frais de port (France : 2,22 euros), pour l'acheter veuillez nous contacter svp (email) (paiement par paypal, chèque, virement possibles).
Disponible aussi chez Métamkine, Improjazz, Souffle Continu (Paris), Squidco ...
Si vous avez téléchargé la musique et ne comptez pas acheter l'objet vous pouvez cependant faire un don afin d'aider à la continuité de cette activité, merci d'avance.
Quelques coups de cymbale pour définir l'espace, une
frappe sèche qui ancre la grosse-caisse à la terre, un
roulement orageux en fond de toile puis, de nouveau, le
frisson du métal secouant la poussière qui
gravite dans l'air? Mathias Pontevia n'est pas de ceux qui
tergiversent pendant des heures avant d'annoncer la
couleur : "Laminaire" est un solo de percussions et l'on
y percute donc, blaqueboule, carambole et martèle à
loisir. Pour autant le propos ne vise ni
l'épopée assourdissante, ni l'inéluctable
invasion du champ auditif. Les peaux et le cuivre sont
constamment sollicités par l'inépuisable
imaginaire du batteur, mais leur résonance intime et la
justesse de leurs pulsations importent plus au démiurge
en charge de leur vibration que le fracas et le
foisonnement. De fait, si la batterie horizontale de Mathias
ne souffre guère, durant un temps, le silence
prolongé, en revanche le tonnerre
déclenché par ses roulements
répétés et les larges mouvements de ses
bras fouettant le tranchant des cymbales n'assombrit qu'un
horizon lointain chargé de menaces impalpables
auxquelles on échappera sans doute.
D'ailleurs, notre homme serait plutôt non-violent et le
romantisme échevelé des premières plages,
qu'on aurait pu croire échappé à l'univers d'un
Delacroix, va bientôt laisser place à l'abstraction de formes
nettement apaisées. Le temps se distend. La peau des
doigts effleure celle des tambours, étirant la mesure
jusqu'à l'épuisement d'un long chuintement
qu'interrompt le tintement d'une cloche. L'air pur envahit la
musique au point d'en étourdir l'auditeur autant que
l'improvisateur. Les quelques plages à venir libèrent
la subtilité de motifs ourlés en bordure du
silence?
Et le rythme reprend ses droits, moins
équilibré, cependant, titubant d'un bord à
l'autre du tempo comme enivré par la bouffée
d'oxygène inhalée dans la clairière de
ces instants lumineux. Dès lors, il ne sera plus
question de structures marquées ni d'évolution
logique et, jusqu'à la fin de l'enregistrement, les
percussions de Mathias, sans bride ni raison, iront se cogner
contre les murs des portées, papillons de nuit
affolés et fascinés par le même faisceau
aveuglant. De la sourde tension des premières attaques
au démantèlement du rythme lui-même, le
percussionniste aura finalement su détourner notre
attention par l'illusion d'une fenêtre ouverte sur la
sérénité d'un monde
limpide. Pensée à merveille par son concepteur, la
dramaturgie de ce "Laminaire" préserve ses coups de
théâtre et cisaille à la base notre vigilance,
démontrant une nouvelle fois qu'à la différence
du live, plus immédiat dans sa fonction même, la
beauté d'un album et sa nécessité
résident surtout dans sa construction et sa maîtrise
d'une narration envisagée dans la durée.
Enfin, il serait dommage de chroniquer un album
édité par Heddy Boubaker sur son label Un rêve nu
sans en évoquer le visuel puisque le conditionnement de
chaque exemplaire fait l'objet d'un soin tout particulier, lui
conférant de facto le statut d'?uvre d'art unique et
originale. En l'occurrence, le cd est fixé à une galette
de résine transparente dans laquelle la plasticienne
Zéhavite Cohen a pu incruster des souvenirs issus des
fonds de tiroir personnels de Mathias : une photo
découpée dans un magazine, un bouton, le papier
alu d'un paquet de cigarettes? Et, croyez le ou non, dès
que le batteur doit offrir ou vendre un de ses albums, c'est un
véritable crève-c&oe;ur tant il peine à choisir
celui dont il va devoir se séparer !
Que cela ne vous empêche surtout pas de vous procurer au plus
vite ce "Laminaire" qui, dès la première
écoute, se révèle une superbe
réussite !
Joël Pagier -- ImproJazz
[…] seule aujourd'hui, la musique improvisée
permet de tels voyages. J'allais dire "errances" pour
signifier l'absence d'un objectif clair, d'une intention, mais
ce mot pourrait faire penser à des hésitations, et ce
n'est pas le sentiment que donne Pontévia. Non, le
guide majeur est la découverte sonore de l'instant
qu'il propose à l'auditeur. Il nous fait rêver tout
éveillés, hyper attentifs aux sons, aux sentiers
parcourus. Tout compte, y compris le déploiement du
son, ses résonnances, l'instant des frappes, la
survenance des frottements.
Peut-être sans intention de sa part, Mathias
Pontévia cultive notre écoute, aiguise notre
sensibilité, sans verser dans un minimalisme
épuisant. Il faut l'accompagner, faire un bout du
chemin avec lui. On en sort en meilleur étant qu'en y
entrant, tout étonnés qu'un telle modestie de
moyens puisse être aussi riches de
potentialités. […]
Guy Sitruk -- Flux-Jazz
Deuxième publication sur le label d'Heddy Boubaker,
Laminaire est tout d'abord un drôle d'objet, très beau
et pour le moins singulier: une "sélection de petits
objets, de photos, de collages etc incrustés dans un
disque en résine transparente de diamètre 13,5
cm et 2 cm d'épaisseur environ" réalisée
par l'artiste Zéhavite Cohen, chaque "pochette" est
unique et constitue ainsi une "oeuvre d'art". Quant au
soliste, Mathias Pontevia, c'est un batteur du sud de la
France (Bordeaux) qui collabore régulièrement
avec Heddy Boubaker et Nusch Werchowska au sein du trio WPB3
(voir la chronique ci-dessous), ainsi qu'avec Bertrand Gauguet
ou Jean-Sébastien Mariage. Comme je le disais
déjà à propos de A Floating World, Pontevia a
évolué au sein d'un univers fortement
marqué par l'influence de Lê Quan Ninh: sur ces neuf
pièces de 2 à 13 minutes, il n'utilise qu'une batterie
réduite à un strict minimum, mais en même temps, il
sait intégrer de nombreux objets et de multiples
techniques.
A la base de ces pièces, il y a tout d'abord un tom
basse, fondamental, primordial, profond et évidemment,
grave. Pontevia en frotte la peau, la percute, la simule et la
déploie parfois avec délicatesse, d'autres fois
avec témérité, mais toujours
respectueusement et sensiblement, comme si ce bout de batterie
avait une signification émotionnelle
particulière et intime pour le percussionniste. Mais la
peau n'est pas seule, elle se déploie à travers son
cadre, des cymbales, des gongs et de nombreux objets
idiophoniques: Pontevia détourne les objets, les
assemble, et les fait vivre avec finesse et poésie,
avec musicalité. Chaque outil musical semble
posséder des potentialités infinies, abyssales,
grâce aux multiples approches sonores qui passent par le
frottement et la percussion des peaux, l'analyse des
harmoniques aux cymbales frottées, les glissandos des
gongs, l'interaction entre les différents types de
percussions, etc. Dans toute son étendue, la batterie
horizontale de Pontevia est analysée, puis
synthétisée, pleinement développée
et déployée. Chaque pièce atteint une
profondeur abyssale à travers des dynamiques
différentes dues aux caractéristiques toujours
singulières des timbres travaillés sur chaque
piste. Cette profondeur, ainsi que l'originalité des
timbres et des idées, permet à ces pièces
d'atteindre chaque fois une énergie intense et
puissante.
Laminaire développe neuf pièces d'une richesse
surprenante où chaque idée prend une profondeur
envoutante, une exploration sonore qui n'est pas exempte de
poésie et de musicalité, de sensibilité
et d'émotions. Quelle joie d'entrevoir l'étendue
des possibilités restantes sur les percussions;
apparemment, Mathias Pontevia sait rendre l'auditeur
absolument enthousiaste lors de sa submersion à
l'intérieur de l'univers mental et sonore du
percussionniste bordelais, un univers chaleureux et
raffiné, intelligent, soigné et
précis. Absolument recommandé!
Julien Heraud -- Improv-Sphere
In all seriousness, this might be what the future of releases
in our area of music looks like, a free download of the audio
files combined with a limited edition, impossible to replicate
physical release for those that still hanker after something
special to put on the shelves. The release in question is
Laminaire the second on the Un Reve Nu label, a new solo
release by Mathias Pontevia, the drummer/percussionist who has
never, despite what you might read in these pages been a
member of the group Hubbub… Pontevia is a Bordeaux
based musician with a history in free jazz, but can often be
found straying into more abstract improvised waters, such as
when part of the WPB3 group I have written
about once
or twice. This
is the first solo outing I have heard from him however.
Now, I wrote about the first release on Un Reve
Nu here
back in 2009. That disc, a solo by Guillaume Viltard was
available as a free lossless download, but also came as a
limited edition handmade release that consisted of two unique
oil paintings held together with magnets, so housing the disc
between them. The price of the physical release was high, but
it appeals a great deal to the likes of me that appreciates
music made available for free but also likes to purchase a
well presented physical object so as to ensure those
responsible for releasing the music get something back in
return. Laminaire has been released in a similarly extravagant
edition that sees the disc attached to the underside of a
clear resin disc, inside which assorted random objects have
been set. The image here is not of my personal disc, which
contains bits of wire, some kind of tiny penknife/keyring,
photos and a yellowing leaf, but it is similar. The resin disc
is then housed inside a handsome black material pouch. Even
before you put the CD in the player the release makes an
impression. Its not like anything else I own, and while the
resin disc is somewhat OTT and not something I personally find
that attractive, it is certainly very different, individual
and lovingly made.
More importantly though- how does it sound? Well there are a
variety of approaches here, ranging from the more
traditionally played, though expressively flared opening
tracks through to the more spacious and inventive array of
sounds on the later ones. The opening Career indeed careers
around a bit, twelve minutes of lopsided cymbal strikes and
deep rumbling bass sounds broken up by flurries of scattered
metallic attack. The tracks have been recorded in various
places. The first two tracks here, including the storm-like
brooding and eruptions of Career were captured in a museum,
and indeed the sound on these pieces feels big and resonant,
as if the room in which they were recorded was a big,
minimally furnished one. The next four pieces, if my basic
French translation serves me correctly were recorded in (in?)
a lake. Indeed, a photo at the label's website suggests that
this may have been the case as well, though there is nothing
in the third piece here to suggest that this was the
case. Track four, named Bale d'Along on the other hand is
bedded in a backdrop of twittering birds and passing aircraft,
and while there is still nothing particularly watery about the
music it does appear to have been recorded out of doors, so
who knows. The fifth and sixth pieces sound similar, with the
planes and birds on Saccharomyces Cerevisiae a nice, quiet
filler in the longer gaps between the separated strikes and
bowed cymbals of this more restrained, two minute long
vignette. The sixth track, Vecteur is the most aggressive and
angry here, full of crashing bass strikes and insistent
scraped metals though the birdsong seems absent, perhaps all
scared away by the heavier approach to playing.
Koiné, track seven of nine, and the longest piece here
at a little more than thirteen minutes is also my favourite of
the works here. The sounds are broken up into little sections
that settle apart like little islands, with a lot of small
sounds applied, though the spaces between are never overly
long and often still full of decaying metal sounds. There is a
wide range of techniques and textures here, and some very nice
decision making and placement of sounds beside one another
that gives the track a calm, yet constantly interesting and
occasionally surprising feel to it. All through the album I am
reminded of the work of Le Quan Ninh, but here more so than
anywhere else, though the music of the Swedish percussionist
Erik Carlsson also springs to mind. Koiné is a superbly
balanced, carefully considered improvisation that leaves
itself wide open by avoiding the moments of thunderous
turbulence we hear elsewhere on the disc but responds well,
with barely a weak moment heard throughout.
The closing Meet the Brush is a quiet, gentle way to end the
CD as just soft lines are drawn across drum skins, presumably
with a brush, mostly textured grey hisses but with some
quietly singing tones pulled out here and there. Overall
Laminaire is a great listen. Its likely to appeal to quite a
wide array of listeners as it touches on various trends in
improvisation at various times, but throughout its a very
skilled, nicely crafted set of pieces that suitably frame the
work of one man clearly engrossed in what he can achieve with
a drumkit. Solo improv albums work best for me when they
really capture something of a musician's personality and
character, and while I have never met Mathias Pontevia I sense
that this Cd does just that. Nice work indeed, but of course
you don't have to take my word for it, you can get the music
for free from here.
Richard Pinnell -- The Watchful Ear
Production Un Rêve Nu
Remerciements : Musée du Saut du Tarn, l'Été de Vaour