Label Un Rêve Nu
[urn002] mai 2011

Mathias Pontevia

Mathias Pontevia - Laminaire - solo batterie horizontale
Zehavite Cohen (résine, objets, photos)

Le Son

Allez sur la nouvelle page du label pour écouter en ligne

Enregistré le 25 mai 2010 au Musée du Saut du Tarn (1, 2) et dans le Lac de Rasisse (3, 4, 5 & 6) & le 26 mai 2010 à la Commanderie de Vaour (7, 8 & 9)
Mixage Nicolas Carrière & Heddy Boubaker au studio 30bis, Lavaur
Mastering Nicolas Carrière au studio GMEA, Albi

Mathias

Photo Mathias Pontevia

Formé par l'écoute de : Varese, Elvin Jones, Lê Quan Ninh, Tati, Barre Phillips, John Cage, Jack Dejohnette, Tex Avery, Cecil Taylor, Bach, Jackson Pollock, Sunny Murray, Jimmy Lyons, Marcel Duchamp, John Coltrane, Louis De Funes, Prince, Led Zeppelin, Alain Lestié, Jabo Stark, Michel Doneda, Miles Davis, Jean Sabrier…

Pratique la pêche en mer et passionné par la conception le détournement et la conception de batterie et percussions hybrides. Fonde et dirige le Centre d'Improvisation Libre à Bordeaux.

Divers groupes et orchestres jazz et freejazz : Big fun, Machine_Gun avec Sébastien Capazza (tsax), Ludovick Thomas (asax), Julien Perrugini (contrebasse) et Gianni Caserotto (guitare).
Batteur / percussioniste pour l'improvisation libre en diverses formations et actuellement : trio de batteries avec Didier Lasserre et Edward Perraud, trio WPB3 avec Nusch Werchowska (p) & Heddy Boubaker (sax) ainsi que X_Brane avec Bertrand Gauguet (sax) et Jean-Sébastien Mariage (guitare électrique), duo avec Xabi Hayet (contrebasse), trio Hohot avec Jean-Baptiste Perez (sax soprano) et Nicolas Talbot (contrebasse), trio avec jean-Luc Petit (sax ténor) et Hayet etc.
Improvisation avec la danse avec Ly Thanh Tiên (action et poésie), Camille Escudero.
Rencontres et concerts avec Barre Philipps (contrebasse), Martine Altenburger (violoncelle), Michel Doneda (saxophone soprano), David Chiesa (contrebasse), Laurent Charles (tsax), Fabrice Charles (tromb), Daunik Lazro (asax, bsax), Bertrand Denzler (tsax), Jérôme Noetinger (élect-acoust), Tatsuya Nakatami (dr), John Russell (g), Michael Jeffrey Stevens (piano) Jesus Aured (accordéon), Frédéric Blondy (piano), Sébastien Lespinasse (poésie «sonore»), Guillaume Viltard (contrebasse) Nicolas Talbot (contrebasse)…

>>> Voir son site

L'objet

Chaque objet est une oeuvre d'art unique. La "couverture" pour cette série consiste en une sélection de petits objets, de photos, de collages etc incrustés dans un disque en résine transparente de diamètre 13,5 cm et 2 cm d'épaisseur environ.
Il y a 300 CDs au total.
Le format du CD est du CD Audio (pas du CD-R).

Objet 1 Objet 2 Objet 3 Objet 4

Collages, moulages & réalisation Zéhavite Cohen

Acheter / Don

Le tarif de cet objet magnifique est de 30 ridicules petits euros (~48 CAD...) + frais de port (France : 2,22 euros), pour l'acheter veuillez nous contacter svp (email) (paiement par paypal, chèque, virement possibles).

Disponible aussi chez Métamkine, Improjazz, Souffle Continu (Paris), Squidco ...

Si vous avez téléchargé la musique et ne comptez pas acheter l'objet vous pouvez cependant faire un don afin d'aider à la continuité de cette activité, merci d'avance.

Chroniques

Mathias Pontevia
ImproJazz, février 2012

Quelques coups de cymbale pour définir l'espace, une frappe sèche qui ancre la grosse-caisse à la terre, un roulement orageux en fond de toile puis, de nouveau, le frisson du métal secouant la poussière qui gravite dans l'air? Mathias Pontevia n'est pas de ceux qui tergiversent pendant des heures avant d'annoncer la couleur : "Laminaire" est un solo de percussions et l'on y percute donc, blaqueboule, carambole et martèle à loisir. Pour autant le propos ne vise ni l'épopée assourdissante, ni l'inéluctable invasion du champ auditif. Les peaux et le cuivre sont constamment sollicités par l'inépuisable imaginaire du batteur, mais leur résonance intime et la justesse de leurs pulsations importent plus au démiurge en charge de leur vibration que le fracas et le foisonnement. De fait, si la batterie horizontale de Mathias ne souffre guère, durant un temps, le silence prolongé, en revanche le tonnerre déclenché par ses roulements répétés et les larges mouvements de ses bras fouettant le tranchant des cymbales n'assombrit qu'un horizon lointain chargé de menaces impalpables auxquelles on échappera sans doute.
D'ailleurs, notre homme serait plutôt non-violent et le romantisme échevelé des premières plages, qu'on aurait pu croire échappé à l'univers d'un Delacroix, va bientôt laisser place à l'abstraction de formes nettement apaisées. Le temps se distend. La peau des doigts effleure celle des tambours, étirant la mesure jusqu'à l'épuisement d'un long chuintement qu'interrompt le tintement d'une cloche. L'air pur envahit la musique au point d'en étourdir l'auditeur autant que l'improvisateur. Les quelques plages à venir libèrent la subtilité de motifs ourlés en bordure du silence?
Et le rythme reprend ses droits, moins équilibré, cependant, titubant d'un bord à l'autre du tempo comme enivré par la bouffée d'oxygène inhalée dans la clairière de ces instants lumineux. Dès lors, il ne sera plus question de structures marquées ni d'évolution logique et, jusqu'à la fin de l'enregistrement, les percussions de Mathias, sans bride ni raison, iront se cogner contre les murs des portées, papillons de nuit affolés et fascinés par le même faisceau aveuglant. De la sourde tension des premières attaques au démantèlement du rythme lui-même, le percussionniste aura finalement su détourner notre attention par l'illusion d'une fenêtre ouverte sur la sérénité d'un monde limpide. Pensée à merveille par son concepteur, la dramaturgie de ce "Laminaire" préserve ses coups de théâtre et cisaille à la base notre vigilance, démontrant une nouvelle fois qu'à la différence du live, plus immédiat dans sa fonction même, la beauté d'un album et sa nécessité résident surtout dans sa construction et sa maîtrise d'une narration envisagée dans la durée.
Enfin, il serait dommage de chroniquer un album édité par Heddy Boubaker sur son label Un rêve nu sans en évoquer le visuel puisque le conditionnement de chaque exemplaire fait l'objet d'un soin tout particulier, lui conférant de facto le statut d'?uvre d'art unique et originale. En l'occurrence, le cd est fixé à une galette de résine transparente dans laquelle la plasticienne Zéhavite Cohen a pu incruster des souvenirs issus des fonds de tiroir personnels de Mathias : une photo découpée dans un magazine, un bouton, le papier alu d'un paquet de cigarettes? Et, croyez le ou non, dès que le batteur doit offrir ou vendre un de ses albums, c'est un véritable crève-c&oe;ur tant il peine à choisir celui dont il va devoir se séparer !
Que cela ne vous empêche surtout pas de vous procurer au plus vite ce "Laminaire" qui, dès la première écoute, se révèle une superbe réussite !

Joël Pagier -- ImproJazz

Flux-Jazz, aout 2011

[…] seule aujourd'hui, la musique improvisée permet de tels voyages. J'allais dire "errances" pour signifier l'absence d'un objectif clair, d'une intention, mais ce mot pourrait faire penser à des hésitations, et ce n'est pas le sentiment que donne Pontévia. Non, le guide majeur est la découverte sonore de l'instant qu'il propose à l'auditeur. Il nous fait rêver tout éveillés, hyper attentifs aux sons, aux sentiers parcourus. Tout compte, y compris le déploiement du son, ses résonnances, l'instant des frappes, la survenance des frottements.
Peut-être sans intention de sa part, Mathias Pontévia cultive notre écoute, aiguise notre sensibilité, sans verser dans un minimalisme épuisant. Il faut l'accompagner, faire un bout du chemin avec lui. On en sort en meilleur étant qu'en y entrant, tout étonnés qu'un telle modestie de moyens puisse être aussi riches de potentialités. […]

Guy Sitruk -- Flux-Jazz

Improv-Sphere, juillet 2011

Deuxième publication sur le label d'Heddy Boubaker, Laminaire est tout d'abord un drôle d'objet, très beau et pour le moins singulier: une "sélection de petits objets, de photos, de collages etc incrustés dans un disque en résine transparente de diamètre 13,5 cm et 2 cm d'épaisseur environ" réalisée par l'artiste Zéhavite Cohen, chaque "pochette" est unique et constitue ainsi une "oeuvre d'art". Quant au soliste, Mathias Pontevia, c'est un batteur du sud de la France (Bordeaux) qui collabore régulièrement avec Heddy Boubaker et Nusch Werchowska au sein du trio WPB3 (voir la chronique ci-dessous), ainsi qu'avec Bertrand Gauguet ou Jean-Sébastien Mariage. Comme je le disais déjà à propos de A Floating World, Pontevia a évolué au sein d'un univers fortement marqué par l'influence de Lê Quan Ninh: sur ces neuf pièces de 2 à 13 minutes, il n'utilise qu'une batterie réduite à un strict minimum, mais en même temps, il sait intégrer de nombreux objets et de multiples techniques.
A la base de ces pièces, il y a tout d'abord un tom basse, fondamental, primordial, profond et évidemment, grave. Pontevia en frotte la peau, la percute, la simule et la déploie parfois avec délicatesse, d'autres fois avec témérité, mais toujours respectueusement et sensiblement, comme si ce bout de batterie avait une signification émotionnelle particulière et intime pour le percussionniste. Mais la peau n'est pas seule, elle se déploie à travers son cadre, des cymbales, des gongs et de nombreux objets idiophoniques: Pontevia détourne les objets, les assemble, et les fait vivre avec finesse et poésie, avec musicalité. Chaque outil musical semble posséder des potentialités infinies, abyssales, grâce aux multiples approches sonores qui passent par le frottement et la percussion des peaux, l'analyse des harmoniques aux cymbales frottées, les glissandos des gongs, l'interaction entre les différents types de percussions, etc. Dans toute son étendue, la batterie horizontale de Pontevia est analysée, puis synthétisée, pleinement développée et déployée. Chaque pièce atteint une profondeur abyssale à travers des dynamiques différentes dues aux caractéristiques toujours singulières des timbres travaillés sur chaque piste. Cette profondeur, ainsi que l'originalité des timbres et des idées, permet à ces pièces d'atteindre chaque fois une énergie intense et puissante.
Laminaire développe neuf pièces d'une richesse surprenante où chaque idée prend une profondeur envoutante, une exploration sonore qui n'est pas exempte de poésie et de musicalité, de sensibilité et d'émotions. Quelle joie d'entrevoir l'étendue des possibilités restantes sur les percussions; apparemment, Mathias Pontevia sait rendre l'auditeur absolument enthousiaste lors de sa submersion à l'intérieur de l'univers mental et sonore du percussionniste bordelais, un univers chaleureux et raffiné, intelligent, soigné et précis. Absolument recommandé!

Julien Heraud -- Improv-Sphere

The Watchful Ear, July 2011

In all seriousness, this might be what the future of releases in our area of music looks like, a free download of the audio files combined with a limited edition, impossible to replicate physical release for those that still hanker after something special to put on the shelves. The release in question is Laminaire the second on the Un Reve Nu label, a new solo release by Mathias Pontevia, the drummer/percussionist who has never, despite what you might read in these pages been a member of the group Hubbub… Pontevia is a Bordeaux based musician with a history in free jazz, but can often be found straying into more abstract improvised waters, such as when part of the WPB3 group I have written about once or twice. This is the first solo outing I have heard from him however.
Now, I wrote about the first release on Un Reve Nu here back in 2009. That disc, a solo by Guillaume Viltard was available as a free lossless download, but also came as a limited edition handmade release that consisted of two unique oil paintings held together with magnets, so housing the disc between them. The price of the physical release was high, but it appeals a great deal to the likes of me that appreciates music made available for free but also likes to purchase a well presented physical object so as to ensure those responsible for releasing the music get something back in return. Laminaire has been released in a similarly extravagant edition that sees the disc attached to the underside of a clear resin disc, inside which assorted random objects have been set. The image here is not of my personal disc, which contains bits of wire, some kind of tiny penknife/keyring, photos and a yellowing leaf, but it is similar. The resin disc is then housed inside a handsome black material pouch. Even before you put the CD in the player the release makes an impression. Its not like anything else I own, and while the resin disc is somewhat OTT and not something I personally find that attractive, it is certainly very different, individual and lovingly made.
More importantly though- how does it sound? Well there are a variety of approaches here, ranging from the more traditionally played, though expressively flared opening tracks through to the more spacious and inventive array of sounds on the later ones. The opening Career indeed careers around a bit, twelve minutes of lopsided cymbal strikes and deep rumbling bass sounds broken up by flurries of scattered metallic attack. The tracks have been recorded in various places. The first two tracks here, including the storm-like brooding and eruptions of Career were captured in a museum, and indeed the sound on these pieces feels big and resonant, as if the room in which they were recorded was a big, minimally furnished one. The next four pieces, if my basic French translation serves me correctly were recorded in (in?) a lake. Indeed, a photo at the label's website suggests that this may have been the case as well, though there is nothing in the third piece here to suggest that this was the case. Track four, named Bale d'Along on the other hand is bedded in a backdrop of twittering birds and passing aircraft, and while there is still nothing particularly watery about the music it does appear to have been recorded out of doors, so who knows. The fifth and sixth pieces sound similar, with the planes and birds on Saccharomyces Cerevisiae a nice, quiet filler in the longer gaps between the separated strikes and bowed cymbals of this more restrained, two minute long vignette. The sixth track, Vecteur is the most aggressive and angry here, full of crashing bass strikes and insistent scraped metals though the birdsong seems absent, perhaps all scared away by the heavier approach to playing.
Koiné, track seven of nine, and the longest piece here at a little more than thirteen minutes is also my favourite of the works here. The sounds are broken up into little sections that settle apart like little islands, with a lot of small sounds applied, though the spaces between are never overly long and often still full of decaying metal sounds. There is a wide range of techniques and textures here, and some very nice decision making and placement of sounds beside one another that gives the track a calm, yet constantly interesting and occasionally surprising feel to it. All through the album I am reminded of the work of Le Quan Ninh, but here more so than anywhere else, though the music of the Swedish percussionist Erik Carlsson also springs to mind. Koiné is a superbly balanced, carefully considered improvisation that leaves itself wide open by avoiding the moments of thunderous turbulence we hear elsewhere on the disc but responds well, with barely a weak moment heard throughout.
The closing Meet the Brush is a quiet, gentle way to end the CD as just soft lines are drawn across drum skins, presumably with a brush, mostly textured grey hisses but with some quietly singing tones pulled out here and there. Overall Laminaire is a great listen. Its likely to appeal to quite a wide array of listeners as it touches on various trends in improvisation at various times, but throughout its a very skilled, nicely crafted set of pieces that suitably frame the work of one man clearly engrossed in what he can achieve with a drumkit. Solo improv albums work best for me when they really capture something of a musician's personality and character, and while I have never met Mathias Pontevia I sense that this Cd does just that. Nice work indeed, but of course you don't have to take my word for it, you can get the music for free from here.

Richard Pinnell -- The Watchful Ear

Informations

Production Un Rêve Nu

Remerciements : Musée du Saut du Tarn, l'Été de Vaour

Photo Mathias Pontevia